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L'Ours, collectif pluridisciplinaire depuis 2006
Un noyau dur de musiciens et de danseurs. Des membres satellites, vidéastes, DJ, bidouilleurs d'électronique et d'électroacoustique invités au gré des projets. Le collectif Ours est né d'une forte envie de monter des projets hybrides et créatifs, originaux et surprenants. Ce début de trajectoire n'aurait pu avoir lieu sans une collaboration de confiance avec le cinéma / salle de concert l'Archipel (Paris). Le lieu a offert à l'Ours une carte blanche mensuelle pendant 4 saisons. Au cours de 32 soirées, une cinquantaine de projets sont montés en interne ou avec des collaborations extérieures. De nombreuses combinaisons sont expérimentées : du solo au grand ensemble, du jazz à la musique contemporaine... et surtout des projets à croisements : danse contemporaine et musique acoustique, vidéo et musique électronique contemporaine, DJ et musiciens improvisateurs... etc. Le décloisonnement et l'imagination sont de mise.
Cette dynamique de création se prolongera de 2010 à 2012 dans un lieu parisien alternatif -la Galerie G, ancien parking automobile reconverti en galerie d'art contemporain et "salle" de concert. C'est là qu'est donnée la première version de Crash Test, en forme courte. Le succès de ce premier jet amène le collectif à retravailler sur une version plus élaborée et à en faire un spectacle à part entière.

En-cours : Crash Test, une symphonie de vide-poche à 0mg de CO2
Avec Crash Test, le Collectif Ours anticipe un hommage posthume à celle qui, vouée à disparaître en 2027 pour le bien de nos enfants, nouslaissera à jamais des souvenirs émus et des frissons dans l’échine : la voiture.
Crash Test, c’est un concert mis en scène dans lequel la voiture est l'élément central. Prétexte symbolique, vecteur de fausse liberté, marqueur social, elle est transformée en terrain de jeu, joyeusement taquinée et poétiquement bousculée dans tout ce qu’elle évoque.
Crash Test, c’est un spectacle hybride qui joue sur la porosité des disciplines où chacun devient artiste à tout faire dans son univers mécanique.

Du fond de la scène, lentement et silencieusement, une voiture sort de la pénombre et progresse poussée par des voyageurs fatigués. Elle est bourrée à craquer. Personnes et bagages compressent chaque centimètre cube disponible, jusqu'au toit où est entassé tout ce qui n'a pu trouver place dans cette étouffante promiscuité. D'où viennent-ils ? Où vont-ils ? Vu l'état peu vaillant des troupes, ils ne vont sûrement pas très loin...
Les portes s'ouvrent.
Des passagers descendent sans se hâter.
Des instruments de musique sont déchargés.
Comme un campement qui se monterait à pas feutrés.
Et soudain, la voix de Marie-Pierre Planchon. LA Marie-Pierre Planchon. Celle qui avec sa météo marine dominicale, aux accents d'aventures mystérieuses et de lieux inconnus, a bercé nos oreilles pendant plus de 15 ans sur l'autoradio au retour du week-end. Pour Cantabrico, vent de nord dominant force 3 à 5 temporairement nord ouest 4 à 6, mer peu agitée à agitée et pluies éparses...
La voiture est bien immobile, mais pourtant un autre voyage commence. Un batteur et un contrebassiste sautent sur le bulletin marin et entament une symphonie de vide-poche pour golfe Gascogne. Au fil du morceau, les autres personnages se joignent à eux. Un saxophoniste sort son baryton, deux danseuses s’étirent, un guitariste se prépare frénétiquement, une comédienne bougonne des paroles inaudibles, un clarinettiste mouille son anche avec précaution... Avec le mécano qui s'affaire à brancher / régler / ouvrir / déplacer les objets sur scène, l'équipe affiche complet.
Le décor est planté. Le concert peut vraiment débuter. Les musiciens alternent entre la souplesse de tempos jazz et des rythmiques rock lourdement ancrées au fond du temps. Ils délaissent parfois leurs instruments - qui deviennent partie du décor - pour mieux rejoindre les danseuses, brandir des éclairages portatifs, ou encore assister le mécano. Les scènes se succèdent à la lueur de phares gradués. Tout et tous sont en mouvement, la musique électrise la scène, les danseuses redessinent l’espace à leur gré, la comédienne habite le cocon mobile et invite les voyageurs pour y rejouer les scènes de la première rencontre, la première engueulade... L'auto ne démarre pas mais garde sa dimension mobile grâce aux multiples efforts des acteurs- pousseurs. Elle devient temporairement chef d'orchestre et dirige l'ensemble d'une main de maître avec un essuie-glace pour baguette.

Avec Cyrille Méchin, François Wong : saxophones
Olivier Goulet : guitare, harmonica, chant
Ivan Réchard : contrebasse
Johan Guidou : batterie, percussions
Marie Doiret, Emilie Buestel : danse
Julie Martigny : art dramatique
Philippe Vyscok : technique, régie